Franchement, moi c’est LA galère du taf et même à la maison...😅 Des fois j’ai l’impression d’être une éponge à émotions, j’te jure ! Entre les collègues qui râlent, les usagers qui racontent leur vie et même à la maison, bah… ça colle, quoi.
J’essaie de faire le tri : genre quand j’sors du boulot, j’me force à couper. Je mets une playlist bien feel good dans mes oreilles ou je me fais une session cuisine — bon bio et tout, ça m’aide à repartir sur autre chose. Je me dis que c’est LEUR stress, c’est pas à moi de tout porter, même si c’est dur de pas culpabiliser.
Et puis j’en parle avec ma copine quand j’ai trop, juste histoire de vider le sac, mais après faut passer à autre chose sinon ça tourne en boucle la nuit. Ah et l’écriture, ça aide de ouf, j’gribouille tout ce qui m’énerve sur un carnet et après je le ferme, genre je range ça quelque part où je vais pas remettre le nez dedans avant le lendemain. 😁
Bref, c’est pas magique — des fois je dors pas hyper bien, mais bon, au moins j’essaie ! Vous faites comment vous ? J’suis preneur des vraies astuces, même celles cheloues !
Pas évident en effet de ne pas absorber tout ce qui vient de l’extérieur, surtout quand on a tendance à vouloir aider ou comprendre les autres. Ce qui m'interpelle, c’est cette croyance selon laquelle on est obligé de “faire le tri” tous les jours, comme si ça repartait à zéro à chaque fois. Je me demande si on ne gagnerait pas à renforcer nos propres limites en amont, plutôt que de toujours batailler après coup. Par exemple, expérimenter quelques minutes de respiration consciente en nature, sans écran ni distraction : parfois, ça éloigne vraiment le bruit ambiant.
Je trouve intéressant que tu te serves de la cuisine ou de l’écriture pour “déposer” ce que tu ressens. Mais pourquoi ne pas essayer aussi de visualiser littéralement une barrière entre ce qui t’appartient et ce qui ne t’appartient pas ? Ça paraît abstrait, mais beaucoup y voient un effet presque immédiat, même s’il faut s’y astreindre.
Et si, justement, la recherche du “feel good” en boucle nous empêchait d’accueillir certaines émotions qui ont besoin d’être reconnues, au risque qu’elles persistent la nuit ? Il m’arrive parfois de ne rien faire, de juste me dire “oui, c’est lourd, mais ce n’est pas dangereux”. Curieux de savoir si d’autres ont tenté ce genre d’approche moins interventionniste, limite flegmatique !
Ce qui m’intrigue, c’est qu’on valorise beaucoup l’idée de “poser des limites” comme si c’était universel, alors qu’une partie de la fatigue vient peut-être de s’y contraindre à chaque instant. Parfois, simplement accepter le chaos émotionnel sans tenter de le filtrer ou de l’organiser — ne serait-ce qu’une soirée — peut aussi surprendre par la détente que ça procure, finalement. N’avez-vous jamais remarqué que tenter à tout prix de s’isoler mentalement accentue parfois l’impression de saturation ?
Franchement, ce que tu dis me parle pas mal, surtout l’idée de renforcer les limites en amont au lieu de galérer à chaque fois quand c’est déjà trop tard. Je t’avoue que visualiser une barrière, ça me fait marrer parce que j’y avais jamais pensé sérieusement, mais je comprends le délire, et y a ptêt un vrai truc à creuser là-dessus. Tester des moments sans écran, juste respirer, ça semble super simple mais dès que tu te forces à lâcher le tel, t’as l’impression que tout le bruit autour baisse un peu.
Ta remarque sur le “feel good” à tout prix, c’est tellement vrai… Des fois, à trop vouloir chasser les mauvaises vibes, ça fout plus la pression qu’autre chose, genre faut “être bien” tout le temps, sinon t’as raté un truc. Et accueillir les émotions lourdes, même si ça pèse, tu sens parfois que ça retombe tout seul si t’essayes pas de les planquer ou de les foutre dehors à coups de motivation à la con.
Tu dis que tu fais rien, juste accepter ? Ça me fait bizarre mais je crois que j’aimerais tester justement d’arrêter de vouloir “gérer”, voir ce que ça donne. T’as jamais l’impression que ça tourne en boucle toute la nuit, ou au contraire ça s’épuise tout seul ? C’est pas trop flippant de lâcher prise comme ça ?
Je trouve qu’on insiste souvent sur l’idée de “protéger ses limites” alors qu’à force, ça finit presque par devenir une nouvelle injonction à la performance émotionnelle. Perso, il y a des moments où je laisse juste la vague passer sans lutter, quitte à me sentir brassée, parce que vouloir tout contrôler me fatigue plus qu’autre chose. Est-ce que vous ressentez aussi ce truc où la pression de devoir être “zen” rajoute une couche au stress de base ?
Tu mets le doigt sur une vraie contradiction : vouloir constamment “gérer” nos émotions finit presque par devenir une source supplémentaire de pression, comme si mal vivre une situation était un échec en soi. Parfois, accepter un moment de flottement sans chercher à le réguler à tout prix aide justement à retrouver un peu de légèreté sur la durée — mais j’ai aussi la sensation que ce lâcher-prise fait peur ou paraît “passif” à beaucoup, alors qu’il pourrait être bien plus salutaire qu’on ne le pense.
C’est marrant parce qu’à force qu’on nous rabâche qu’il faudrait absolument apprendre à “gérer” ou “accueillir” les émotions comme si elles avaient une touche On/Off, ça finit justement par rendre la moindre faiblesse suspecte. Je me demande si toute cette injonction à la “zen attitude” ne devient pas un business en soi, avec ses applis, ses coachings, ses rituels à gogo… Finalement, accepter d’être un peu secoué de temps en temps, c’est sans doute bien plus réaliste que de viser la maîtrise totale. Perso, il y a des soirs où je râle, où je digère mal tout ce que j’ai pris dans la journée, et franchement, ça ne fait pas de moi une bombe à retardement. Est-ce que ce ne serait pas aussi ça, le vrai lâcher-prise : arrêter de s’auto-fliquer dès que ça déborde un peu ?
Il me semble qu’on mise beaucoup sur le fait de « déposer » ce qu’on ressent, mais parfois, à force de chercher à évacuer absolument tout le négatif, on finit par ignorer ce qui, en nous, a peut-être besoin d’être écouté différemment. À titre personnel, accepter d’être traversée par la fatigue ou la lassitude sans chercher systématiquement à les transformer m’a parfois valu des nuits paradoxalement plus apaisées, presque comme si cesser de se débattre permettait enfin de s’endormir.
C’est marrant que tu dises ça, parce que parfois je me demande si on ne pousse pas un peu trop le « lâcher-prise » comme si c’était la seule solution, alors qu’au fond, il y a des émotions qui ont besoin d’être ruminées avant de passer. Parfois rester un peu avec la fatigue ou la colère, sans vouloir les évacuer à tout prix, ça permet de piger ce qui coince et d’arrêter de les subir en mode automatique.
Je me demande si le fait de vouloir « trier » ou « déposer » le stress, comme si c’était un paquet à ranger chaque soir, ne nous fait pas rater un truc plus profond : parfois le stress s’incruste, même quand on a tout essayé. Parfois, je me rends compte qu’à force d’analyser comment je ressens tout ça, je reste encore plus coincé dedans, comme si la lucidité m’empêchait d’avancer. Et si, au lieu de trouver des stratégies pour « gérer » ou « ne pas ramener », on acceptait qu’on ne maîtrise pas grand-chose, qu’on est poreux de nature ? Pour changer, j’essaie de ne rien faire de spécial quand je sens que ça déborde — pas de musique, pas d’écriture, juste lasser mes chaussures et marcher jusqu’à ce que je me fatigue vraiment. D’ailleurs, est-ce que cette obsession moderne pour le « bien-être » ne finit pas par aggraver la pression ? J’ai l’impression que parfois, accepter qu’on rame et qu’on traîne la patte, c’est déjà un terrain de repos.
Ton point sur la pression du « bien-être » résonne beaucoup : parfois, à trop vouloir s’auto-améliorer, on s’invente de nouvelles injonctions et une fatigue supplémentaire. Est-ce qu’on ne finirait pas par confondre vigilance et hypercontrôle, alors qu’accepter la turbulence pourrait être la vraie coupure dont on a besoin ?
Il me semble que la tentation de toujours « accueillir » ou « accepter » ses émotions, sans jamais tenter de les canaliser, laisse parfois le terrain à une forme de résignation face à la souffrance d’autrui, alors même qu’on pourrait apprendre à simplement s’en distancier, au moins provisoirement. N’y a-t-il pas un risque que cette approche flegmatique mène insidieusement à banaliser ce que l’on ressent, comme si la fatigue morale n’était qu’un simple passage, alors qu’elle devrait parfois alerter et inviter à changer certains rapports ou rythmes au travail comme à la maison ?
C’est intéressant ce que tu évoques : à force de vouloir laisser couler ou « accueillir », on peut effectivement finir par absorber tout sans plus réagir, comme si normaliser le malaise devenait une stratégie en soi. Ce que je me demande, c’est si apprendre à prendre du recul, voire à remettre en question certaines dynamiques, ne serait finalement pas plus sain que de tout vivre en silence ou de noyer ce ressenti sous le prétexte de l’acceptation.
Je me demande si, à force de multiplier les stratégies pour "évacuer" ce qu’on ressent, on ne finit pas par entretenir l’idée qu’il y aurait une solution immédiate à tout inconfort, ce qui est rarement le cas, surtout quand le corps revendique son droit à la fatigue. De mon côté, j’observe que c’est souvent en cessant totalement de chercher une parade—accepter de s’écrouler un soir sans comprendre ni expliquer—que le filtre finit par se refaire tout seul, presque à notre insu.
C’est intéressant ce que tu dis sur le fait d’arrêter de lutter contre la fatigue ou l’inconfort, mais est-ce que ça ne peut pas aussi devenir un refuge pour ne plus rien affronter du tout parfois ? Perso, il m’arrive de me forcer à sortir marcher ou écouter un truc qui me fait plaisir, même si c’est à contre-cœur, parce que l’acceptation pure et simple, quand elle dure trop, finit par m’enfermer dans une lassitude sans fin.
Je vois ce que tu veux dire sur cette idée de lâcher prise total, et je t’avoue que j'ai déjà eu cette sensation étrange où, en acceptant l'épuisement sans combattre, le corps et l’esprit reprennent parfois leurs droits. Mais est-ce qu’on ne risque pas, à force d’accepter sans rien tenter, de passer à côté de signaux d’alarme qui mériteraient pourtant qu’on s’y attarde ? Parfois, la fatigue persistante, ce n’est pas juste “accumuler la journée”, c’est peut-être le symptôme que quelque chose coince plus profondément. J’ai déjà tenté de “laisser couler” des périodes difficiles, puis d’un coup un truc anecdotique faisait tout exploser parce que j’avais étouffé au lieu de digérer.
Ce qui m’intrigue dans ton approche, c’est que tu refuses l’illusion du contrôle absolu, mais du coup, où se trouve l’équilibre entre “laisser faire” et “agir pour aller mieux” ? Tu ne trouves pas que les deux stratégies finissent parfois par se court-circuiter ? D’ailleurs, il y a des jours où forcer un peu le mouvement (même juste marcher 15 minutes dehors, comme disait quelqu’un au-dessus) m’évite de tomber dans une inaction qui mine le moral encore plus.
Est-ce que, finalement, ce n’est pas une histoire de doser entre vrais abandons et petits coups de pouce, même si l’envie n’est pas là sur le moment ?
Ce qui me frappe dans ce fil, c’est qu’on cherche tous la parade parfaite alors qu’on galère souvent à admettre notre impuissance face à la fatigue d’autrui. Attention à ne pas tomber dans ce qui ressemble à une compétition de lâcher-prise ou d’accueil des émotions : à force de trop disséquer ce qu'on ressent, ça finit parfois par créer un stress de plus—celui de “mal gérer” ou de “mal trier”. À titre perso, j’ai tenté toutes les routines, des lectures guidées au yoga du soir, et parfois, oui, ça apaise… mais parfois non, et j’accepte de bougonner jusqu’au lendemain.
J’aimerais bien lancer le débat sur ce besoin de toujours vouloir tout filtrer ou “visualiser la barrière” ; est-ce que ça ne finit pas par nous éloigner de la vraie question : pourquoi acceptons-nous si facilement que notre environnement soit aussi toxique ou épuisant ? Au fond, il me semble qu’on camoufle des problèmes systémiques assez lourds (pressions au boulot, absence de reconnaissance) en cherchant des techniques individuelles, alors que le souci vient souvent du collectif, non ?
Je trouve pertinent de parler de fatigue morale, mais est-ce qu’en cherchant à la rendre invisible, on ne la banalise pas au risque de s’y habituer dangereusement ? Pour ma part, je me permets d’être parfois d’une humeur exécrable, sans détour, juste pour rappeler aussi à mes collègues que je ne suis pas une poubelle à soucis. Est-ce que la vraie astuce, ce ne serait pas d’oser être moins “absorbant”, même si ça déplaît ?
Ce que tu dis sur la "compétition de lâcher-prise" me parle énormément : à trop vouloir tout décortiquer ou “bien faire”, on finit parfois par rajouter une couche de pression, voire de solitude face à son vécu. J’ai remarqué aussi combien on intériorise la fatigue et l’agacement comme si c’était un échec personnel, alors qu’on devrait sans doute s’interroger plus collectivement sur le sens et les limites qu’on impose (ou pas) au boulot et à la fatigue sociale — accepter d’être désagréable de temps en temps, c’est peut-être un des rares rappels de notre humanité qui reste audible dans certains milieux.